Moto

Johann Zarco

Le leader que la France attendait

Écrit par : Olivier Navarranne

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Du 18 au 20 mai, le circuit du Mans accueillera le Grand Prix de France moto. Un événement à part pour tout pilote français, dont Johann Zarco, unique Français engagé en MotoGP cette saison. Deuxième l'an passé, le Cannois a faim de victoire…

« Il me manque le petit facteur chance... ». Johann Zarco en est sûr, il méritait de gagner au Qatar, mi-mars, lors du premier Grand Prix de la saison MotoGP. Parti en pôle, le Français a mené une grande partie de la course... avant de rétrograder à la huitième place suite à un problème de pneu. En Argentine, lors de la deuxième manche de la saison, il hérite de la deuxième place après être passé près de la victoire. « Il faut savoir se battre, mais aussi savoir patienter ». Patienter, le Cannois sait faire, lui qui a progressivement gravi tous les échelons du monde de la moto. Vice-champion du monde en 125cc en 2011, il a pris le temps de s'adapter à la Moto2 pour rafler deux titres de champion du monde consécutifs, en 2015 et 2016. Il a obtenu du même coup son ticket pour la catégorie reine, la MotoGP. « En 2017, Johann a disputé un bon championnat. Il ne se soucie pas de Viñales, de Valentino (Rossi) ou du reste de la concurrence. Il ne pense qu'à lui-même, il continuera à faire son travail comme il sait le faire », assure Laurent Fellon, son entraîneur, préparateur et manager, qui le suit depuis qu'il a 13 ans. L'an dernier, le pilote de l'écurie Tech 3 a terminé à la sixième place du championnat, avec trois podiums au compteur, juste derrière un certain Valentino Rossi. « Cette année, l'objectif de Johann sera de continuer à grandir en tant que pilote, et d’acquérir plus d'expérience. Cela le rendra encore plus fort et il sera alors prêt pour rouler sur une moto officielle ».


« Je crois vraiment à la victoire »



Un objectif que Johann Zarco, très ambitieux, confirme. « Aller briguer une place dans une équipe officielle, c'est un cap important pour un pilote dans une carrière, pour viser un titre mondial dans le futur, parce qu'avec une équipe officielle, la différence peut se faire tout au long de l'année. Compte tenu du fait qu'il y a beaucoup plus d'ingénieurs et de techniciens qui peuvent faire attention à de multiples détails sur la moto, elle devient alors beaucoup plus constante toute l'année ». Ne pas faire partie d'une équipe officielle ne va pas empêcher le Cannois de se battre tout au long de la saison face à une rude concurrence : « Rossi, Viñales, Dovizioso, Marquez, Pedrosa... c'est que du lourd ! ». Des pilotes que Zarco devra mater, s'il veut aller décrocher son premier bouquet en MotoGP. « Il n'y a pas d'autre option que d'aller viser la victoire », souligne-t-il. « Je sens qu'il est possible de gagner. Je vois que me concentrer, qu'utiliser les 100% de cette moto m'amènent aux avant-postes. Donc je profite de ça, et c'est pour ça que je crois vraiment à la victoire ».



« J'ai envie d'être l'icône de la moto en France »



Quant au titre mondial... il n'est pour le moment pas encore d'actualité, même si Johann Zarco n'a que le mot « victoire » à la bouche. « J’ai la même ambition qu’il y a un an, mais la différence c’est qu’elle devient une réalité. L’an dernier je pensais déjà à gagner, ce qui est toujours le cas cette année, mais à présent je ne suis plus le seul à y penser. Les autres pilotes me voient également comme un vainqueur potentiel et ça, c’est un vrai changement ». Un changement de dimension au sein du monde de la moto... mais aussi un nom et un visage de plus en plus reconnus en France, où les stars manquent dans cette discipline. Désormais, Zarco est synonyme de vitesse et de performance. « J'ai envie d'être l'icône de la moto en France, je m'en rends compte, j'en suis content et ça me motive pour faire du résultat », assure le Cannois, désireux de « vraiment faire un boom et de faire reconnaître le sport moto auprès du grand public. C'est un beau sport et on y apprend beaucoup de choses ». Cependant, le pilote est conscient qu'il ne faut surtout pas se brûler les ailes. « Il faut gérer ça avec légèreté, car ce qui compte avant tout c'est le résultat en piste. Si on n'est pas performant, il y a zéro icône. Si on est performant sur la piste et en dehors, alors on pourra porter la moto vraiment haut ».


« Jouer un titre en MotoGP »



Une victoire au Grand Prix de France, sur la piste du Mans, serait ainsi une étape idéale pour poser les premiers jalons de cette « iconisation » ... ce dont Johann Zarco est conscient, lui qui reste sur une deuxième place l'an dernier. « En 2017, le week-end avait été exceptionnel, pourtant il n’avait pas été facile à gérer », confie le pilote Tech 3. « La situation est assez différente par rapport à la saison passée. Je suis nettement plus compétitif dès la première course : malgré ce problème de pneu, j’étais devant au Qatar. Ce n’est que partie remise ! Après, il ne faut pas se focaliser seulement sur la victoire, le but final est de jouer un titre en MotoGP. Et, pour avoir une chance d’y arriver, il faut triompher sur des épreuves. Il est vrai que décrocher ma première victoire au Mans serait fantastique ». Un premier succès en MotoGP, à domicile, qui serait une magnifique étape vers le statut de « roi de la moto » pour Johann Zarco.


Grand Prix de France : Le Mans en ébullition

Les Français aiment Le Mans... mais l'inverse n'est pas forcément vrai. Depuis le retour du Grand Prix de France en 2000 sur le circuit Bugatti, seuls deux tricolores l'ont emporté : Mike Di Meglio (2008) et Louis Rossi (2012), respectivement en 125cc et en Moto3. L'an dernier, Johann Zarco n'est pas passé loin, terminant deuxième en MotoGP. Pour ce cinquième rendez-vous de la saison 2018, le Cannois sera à nouveau un candidat à la victoire dans la catégorie reine. Il serait le premier tricolore à monter sur la plus haute marche du podium en France depuis l'instauration de la MotoGP. En Moto2, Fabio Quartararo et Jules Danilo seront de la partie avec, pourquoi pas, des espoirs de podium. En revanche, cette année, pas de Tricolores en Moto3. Ils ne seront donc que trois Français sur la ligne de départ, du 18 au 20 mai au Mans.

Plus d'informations sur www.gpfrancemoto.com.


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