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Jessica Houara-d’Hommeaux : un appétit de « Lyon »

Écrit par : Alicia Dauby

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Après sept années passées dans le club de la capitale, Jessica Houara-d’Hommeaux rejoint l’Olympique Lyonnais en 2016. Un nouveau défi pour la latérale de 30 ans, engagée dans la plus grande équipe européenne.

Actuellement blessée suite à une rupture du ligament croisé en août dernier, Jessica Houara-d’Hommeaux suit sa rééducation avec philosophie. Avec l’autorisation de son club, la joueuse en profite pour passer une semaine en famille à Angers tout en poursuivant ses soins. « Ça fait du bien à la tête d’être en famille. Si tout va bien, je pourrais faire un match officiel début mars. Il faut garder le moral. Quand on a 30 ans, on relativise un peu plus ce genre de blessure que lorsqu’on en a vingt. Il faut prendre son mal en patience », confie l’Angevine après s’être blessée à l’entraînement.


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Ce relativisme, Jessica l’a acquis au fil de sa carrière où elle a été confrontée à des choix difficiles à l’image de son départ du Paris Saint-Germain, l’année dernière. Après avoir évolué sept saisons dans son club de cœur, elle décide de quitter son confort pour se lancer un nouveau défi. « C’était un peu un déchirement. C’est le club que je supporte depuis toute petite ; cela a donc été très difficile. Et en même temps, c’était un nouveau challenge qui s’offrait à moi en allant à Lyon, la meilleure équipe d’Europe. Je voulais me mettre en danger ». Bien que Lyonnaise aujourd’hui, comment ne pas interroger l’ancienne Parisienne sur la nouvelle équipe masculine du PSG, objet de tous les regards cet été ? « Elle est stratosphérique, elle est magique ! Je pense qu’elle fait rêver tout le monde en France et beaucoup en Europe. N’importe quel passionné de football est heureux de voir en championnat des joueurs comme Neymar, Dani Alves et des jeunes joueurs qui montent et qui poussent comme Mbappé. Pour moi qui suis supportrice parisienne, voir une magnifique équipe comme ils ont, c’est un vrai plaisir ».


« Quand il y avait l’OM-PSG à la maison, c’était marrant »



Et pourtant son papa était un grand fan de l’Olympique de Marseille. L’ancienne joueuse du Celtic de Marseille se souvient des soirs de Clasico. « Hélas, il est décédé avant que j’aille jouer à Paris, mais il aurait été de toute façon très heureux que je m’épanouisse dans n’importe quel club. Mais c’est vrai que lorsqu’il y avait l’OM-PSG à la maison, c’était marrant. Avec mon frère, on était tous les deux fans du PSG », confie-t-elle, sourire aux lèvres. C’est son père et son grand frère qui lui font découvrir le foot. Quant à sa maman, elle se trouvait toujours au bord des terrains. « Quand j’étais petite, je ne demandais jamais des poupées, je demandais tout le temps des ballons (rires) ».


« Il y a toujours des records à battre »


Après ce parcours atypique, la latérale décide à 29 ans de rejoindre l’Olympique lyonnais, une équipe au palmarès impressionnant : 11 titres de champion de France, 9 coupes de France et 4 Ligues des Champions. Avec une telle domination au sein du championnat français et à l’échelle européenne, comment trouver encore la motivation de travailler dur au quotidien ? « La soif de victoires », répond Jessica, catégorique. « Quand on est sportif de haut niveau, peu importe le sport, même si on a gagné déjà pas mal de titres, on veut toujours en gagner plus, battre des records. Je pense que c’est ça qui permet de tirer une équipe vers le haut et d’avoir toujours cette soif de titres et de victoires. Faire en sorte d’être la meilleure équipe possible au monde et en Europe ». Une mentalité partagée par l’ancien international Reynald Pedros, nouvel entraîneur des Fenottes cette saison. « Il est tout nouveau comme coach, et lui aussi a envie de gagner des titres. Il a ce regard neuf et cette envie nouvelle de gagner avec son staff et l’équipe. Ça permet d’avoir un nouveau souffle dans l’équipe et d’avoir de nouvelles ambitions, avec un coach très offensif à l’image du joueur qu’il a été », analyse la Lyonnaise. Mais la domination de l’effectif lyonnais pose une autre question : celle de la compétitivité du championnat féminin français de D1. Aujourd’hui, Lyon n’a pas de véritable concurrence en France et s’impose tous les week-ends sur de gros scores. « Pour le bien du football français, il faudrait arriver à avoir un championnat plus homogène, qui permettrait que ce soit difficile tous les dimanches. Ça tirerait tout le monde vers le haut et l’équipe de France aussi ».


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Objectif Coupe du Monde 2019


Jessica Houara, c’est aussi une titulaire indiscutable en Équipe de France avec 64 sélections. Son aventure avec les Bleues commence en 2008 face au Maroc. La Lyonnaise entre à la mi-temps suite à la blessure de Camille Abily. Elle a alors la pression, elle porte le numéro 10, numéro qui ne lui correspond pas. Mais cette première sélection a une saveur particulière pour la jeune joueuse. Aujourd’hui, Jessica a comme objectif de retrouver son niveau afin de réintégrer l’Équipe de France. Consciente que le chemin sera long après sa blessure, que sa place peut être remise en cause par l’arrivée de jeunes joueuses, Jessica vise avant tout une participation à la Coupe du monde 2019 qui aura lieu en France. « Toute footballeuse française actuelle rêve de faire cette Coupe du monde. On peut jouer chez nous, faire la fête chez nous. Je vais donc tout mettre en œuvre pour retrouver mon niveau et faire cette Coupe du monde. Je vais devoir tout faire pour récupérer ma place en sélection ». Une Équipe de France qui peut viser haut avec son nouvel entraîneur, Corinne Diacre. Première femme entraîneur d’un club professionnel masculin à Clermont de 2014 à 2017, Corinne Diacre est une forte personnalité du monde du ballon rond. « C’est quelqu’un qui m’a beaucoup appris, au-delà de l’immense joueuse qu’elle a été et de l’immense carrière qu’elle a eue. Je pense qu’elle a prouvé ces dernières années qu'elle était un très grand entraîneur. Je ne doute pas du fait qu’elle fera du bien à l’Équipe de France et qu’elle réussira à insuffler quelque chose avec son expérience du très haut niveau », reconnaît Jessica.


Mais, avant de penser au Mondial et de retrouver les terrains, la joueuse profite de sa blessure pour s’essayer à un nouveau statut, celle de consultante télé. Membre de la nouvelle émission de Pierre Ménès sur Canal+ Sport le vendredi soir, Jessica confie prendre du plaisir avec ce nouveau rôle et pense même en faire sa reconversion. « L’adrénaline que j’avais avec le foot, je la retrouve en exerçant ce métier, dès l’instant où je rentre sur un plateau télé. C’est vraiment quelque chose qui m’intéresse et je remercie d’ailleurs Pierre Ménès de m’avoir offert cette chance. Je profite des six mois de ma blessure pour commencer à avoir de l’expérience dans ce domaine et m’améliorer un peu plus à chaque émission ». Aucun répit donc, pour la joueuse à l’appétit insatiable.