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Vert Marine

Gérer les équipements sportifs, « un métier de bon sens »

Écrit par : Marianne Quiles

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Elle est la deuxième piscine en France à utiliser un traitement des eaux à l’ozone

Le nouveau Centre aquatique Alain-Bernard des Deux Vallées, situé à Milly-la-Forêt (Essonne), faisant appel aux énergies renouvelables, a ouvert ses portes en septembre dernier. Un équipement intercommunal de 2 990 m2 géré par Vert Marine, qui renforce encore sa position de leader dans le secteur de la gestion externalisée des équipements sportifs.

Le métier de délégataire de service public sportif est né dans les années 90, lorsque des piscines modernes et coûteuses ont remplacé celles bâties dans les années 60. Mixant le loisir avec la mission d’apprentissage de la natation, elles demandent une expertise particulière en matière de gestion, aussi bien technique qu’humaine. C’est le cœur de métier de l’entreprise Vert Marine qui gère et anime 90 sites sportifs via des contrats d’affermage.


À terme, la gestion déléguée touchera la moitié du parc



Ce système « aux risques et périls », conclu par appel d’offres le plus souvent pour cinq ans, concerne la moitié des nouvelles piscines et implique un engagement du délégataire sur un prévisionnel fixé à l’avance. Le risque financier, mais aussi pénal, est transféré vers le délégataire, directement intéressé aux résultats. Les collectivités propriétaires, à la recherche de financements privés pour étaler leurs dettes, sécurisent ainsi leur budget et étalent l’amortissement des investissements. « Dans trente ou quarante ans, la gestion déléguée touchera la moitié du parc des piscines », estime Eric Chouquet, directeur commercial de Vert Marine. « Si la gestion d’un terrain de football ou d’un gymnase ne pose pas trop de difficultés, la délégation de service public est quasi obligatoire dans le cas d’une piscine, pour des raisons techniques et d’autres touchant à la gestion du personnel », affirme Pascal Simonnot, président de la communauté de communes des Deux Vallées. Moins d’une dizaine de PME se partagent ce marché très concurrentiel.


Vidéo de l'inauguration de la piscine Alain Bernard


L’activité piscine, un service public


« Les collectivités subissent de plein fouet la baisse des dotations de l’État, explique Jean-Pascal Gleizes, cofondateur de Vert Marine. Le service public est contraint par les budgets : au cours de la négociation, on passe beaucoup moins de temps sur la définition du projet pédagogique des scolaires, le prix devient la priorité absolue ». En France, l’activité piscine est en effet considérée comme un service public et non comme un loisir. Résultat : le budget d’une piscine est toujours déficitaire, car le tarif d’entrée ne permet de couvrir qu’environ 50% des charges de fonctionnement, les salaires représentant 50% de ces charges et l’énergie 25%. Ainsi, à Milly-la-Forêt, le contrat de Vert Marine s’élève à 1 million d’euros par an. Il table sur 600 000 € de recettes annuelles, complétés par la collectivité à hauteur de 400 000 € (c’est « la contrainte de service public »). Si les recettes dépassent ce prévisionnel, la subvention diminue. Si elles sont inférieures, le délégataire subit la part de risque. L’occupation des bassins et le partage de l’espace sont négociés lors de l’appel d’offres. De même, le contrat stipule que Vert Marine fournit une partie du matériel (flotteurs de natation, vélos pour l’aquabike…).


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Un taux de fermeture égal à zéro


Ouvert 7 jours sur 7 et employant 15 personnes, le nouvel équipement, composé de trois bassins et d’un espace de remise en forme, couvre les 15 communes de la communauté des Deux Vallées, soit un bassin de 20 000 habitants. Depuis la fermeture de l’ancienne piscine, il y a neuf ans, le secteur ne pouvait plus offrir aux scolaires l’apprentissage de la natation. « Il s’agit d’un équipement structurant majeur pour une zone rurale, répondant à des objectifs sociaux, sportifs, scolaires », indique Pascal Simonnot. Réalisée en partenariat avec l’État, la région et le département pour un coût de 12 millions d’euros, financés à parts égales par l’emprunt, les subventions et les impôts locaux, la piscine est la deuxième en France à utiliser un traitement des eaux à l’ozone. La solution d’une pompe à chaleur a été retenue, 95% du chauffage de l’eau passant par la géothermie, qui utilise l’eau du sous-sol par forage. « Après d’importants investissements, nous réalisons de grandes économies d’échelle sur les coûts de fonctionnement », se félicite Pascal Simonnot. « Gérer un équipement sportif est un métier de bon sens, mais rigoureux, dans l’accueil, la maintenance, la sécurité », déclare Eric Chouquet. Vert Marine a internalisé la direction technique, et peut donc présenter un seul interlocuteur face à la collectivité, sans recours à la sous-traitance. Cette réactivité lui permet d’appliquer un taux de fermeture égal à zéro.


Alors que les marges sont faibles, et après avoir essayé de se diversifier, le leader du marché se recentre sur son cœur de métier, les piscines, même s’il gère également un golf de 9 trous en région parisienne et une grotte dans le Sud-Ouest. En 2017, Vert Marine a également décroché de nouveaux contrats pour les sites de Granville, Rilleux-la-Pape et Bourg-de-Péage.