Longtemps, la France n’a pas laissé au vélo la place qu’il mérite et qu’il a dans d’autres pays d’Europe comme l’Allemagne ou les Pays-Bas. Heureusement, ces dernières années, les investissements se multiplient pour combler le retard pris en matière de tourisme cycliste. Un tourisme à la fois respectueux de l’environnement et créateur d'emplois durables, qui génère déjà deux milliards et demi d'euros de chiffre d'affaires annuel…
30 millions de retombées économiques par an
Et le succès du vélo est croissant. Les Français sont de plus en plus nombreux à monter en selle le temps d’un week-end ou pendant les vacances. Pour les accueillir, le pays s’est doté de 13 600 km d’itinéraires cyclables, qui attirent aussi de très nombreux touristes étrangers. Parmi ces voies aménagées, certains itinéraires sont particulièrement prisés. C’est le cas de la Vélodyssée (1 300 km le long du littoral atlantique), de la Méditerranée à vélo et de l’itinéraire V65 entre Nice et les Saintes-Maries-de-la-Mer (respectivement 420 km et 426 km) ainsi que, bien sûr, « la Loire à Vélo » et ses 900 km de Nevers à Saint Nazaire. Des aménagements parfois onéreux, mais rapidement rentables et qui peuvent même booster l’économie locale. Ainsi, selon une étude de la Région Sud Provence-Alpes-Côte-D’azur, les 420 km de la Méditerranée à vélo ont rapporté 5,5 millions d'euros en 2017 et les 426 km du V65 18 millions d’euros. Enfin, l’itinéraire de la Loire à Vélo, qui a nécessité un investissement de 50 millions d'euros sur 10 ans, génère aujourd’hui 30 millions de retombées économiques par an. Une opération plus que rentable !
Des touristes attirés par milliers
Mais qui sont ces touristes, qui revivifient les zones rurales et les petits villages qu’ils parcourent en pédalant ? Pour le savoir, la Fédération Française de Cyclotourisme a interrogé pas moins de 14 000 personnes. Leurs réponses sont exploitées dans un rapport qui dresse un portrait du cyclotouriste en France. On y découvre sans surprise que pour les cyclotouristes, vélo rime avec nature (64 %), bien-être (58 %), découverte (55 %), liberté (53 %) et famille (47 %). Le vélo est un loisir plus qu’un mode de transport habituel (tout de même pour 29 %). Enfin, ces touristes utilisent majoritairement un VTT (71%) et très rarement encore un vélo à assistance électrique (7%). Mais le rapport de la Fédération Française de Cyclotourisme nous apprend aussi qu’un cyclotouriste dépense en moyenne 42 euros par jour, lors des séjours, week-ends et évènements à vélo (35 € pour les sorties à la journée). Des dépenses de transport, hébergement, alimentation, location de vélo et achat de souvenirs qui génèrent des emplois durables et non délocalisables (dans les hôtels, campings, commerces, etc.).
Les atouts de la Loire à Vélo … Ces retombées sont enfin en rapide croissance : elles atteignaient 15 millions en 2010, et ont donc doublé aujourd’hui. Et mieux encore, on pourrait même y ajouter un autre impact économique. En effet, lorsque les Français redécouvrent le vélo sur ces itinéraires aménagés, ils font reculer les risques de diabète, de pathologies cardio-vasculaires, de certains cancers ou encore de dépression. Des dépenses médicales évitées et une économie plus difficile à chiffrer mais réelle, si l’on en croit l'Organisation mondiale de la santé !
Quelques études :
- Observatoire du tourisme à vélo : consommation et retombées économiques du vélo en France - 2018 (Fédération française de cyclotourisme, novembre 2018) : https://ffvelo.fr/wp-content/uploads/2018/11/Chiffres_Observatoire.pdf
- Enquête de fréquentation et de retombées économiques de la Loire à Velo 2017 (mise à jour au 26/03/2018) : http://www.tourisme-pro-centre.fr/var/crtc/storage/original/application/761b873a4811c5f9b340478c975d036c.pdf