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La tribune

Culture et sport : même combat !

Chez RLSF, nous avons conscience que les temps sont durs pour les finances publiques. Mais, pour renforcer la qualité du vivre ensemble et la vitalité des territoires, deux enjeux dont le contexte social et politique actuel montre l’importance, nous pensons qu’il serait hautement souhaitable d’étendre au sport les dispositifs mis en place au bénéfice de la culture.

Mettre en place le 1 % sport à l’image du 1 % artistique

Un certain nombre de dispositifs utilisés dans le domaine de l’art et de la culture pour générer des sources de revenus additionnels pourraient être aussi fléchés vers le sport. Par exemple, par le décret du 29 avril 2002 relatif à l’obligation de décoration des constructions publiques et précisant les conditions de passation des marchés ayant pour objet de satisfaire à cette obligation, 1 % du budget d’un ouvrage immobilier public doit être destiné à la décoration de celui-ci ou de ses abords par des œuvres d’art. Élargir ce dispositif à des petits équipements sportifs permettrait d’aider les collectivités locales dans leurs investissements en matière de projets sportifs urbains. Il s’agirait ainsi de :

-Participer au développement du sport urbain, enjeu central dans l’organisation des villes et le rapport des citoyens à leur environnement public ;

-Permettre aux collectivités de flécher des fonds vers les besoins qu’elles jugent prioritaires pour le bien-être de leurs concitoyens ;

-Promouvoir une nouvelle source de financement du sport sur tout le territoire français.

Dans un contexte où se développe fortement la pratique du sport urbain, l’élargissement du « 1 % artistique » à des ouvrages sportifs constituerait une opportunité de mieux structurer les espaces publics. L’organisation des villes se transforme continuellement et doit s’adapter aux attentes des citoyens. La pratique du sport via l’utilisation des équipements de la cité (équipements sportifs ou non comme les bancs, les escaliers, etc.) fait partie de l’évolution du rapport des citoyens à leur environnement public. Dans le cadre de constructions publiques ou même de logements de façon plus générale, nous proposons donc de soutenir la préconisation de SPORSORA consistant à élargir aux réalisations sportives l’obligation d’achat ou de commande de réalisations artistiques, soit par la création d’un « 1 % sportif », soit en ajoutant au dispositif existant un fléchage vers des ouvrages sportifs de façon cohérente avec les besoins des collectivités.

Élargir au sport la réflexion en cours sur le « Pass Culture »

Ce « Pass culture » est expérimenté dans quatre premiers départements depuis septembre 2018, avant qu’il soit potentiellement envisagé de l’étendre à l’ensemble du territoire. Crédité de 500 €, ce pass prend non pas la forme d’un chèque ou d’un ticket de consommation, mais d’une application mobile qui sera « comme une espèce de proposition culturelle géolocalisée : le jeune pourra voir, là où il est, toutes les propositions qui sont possibles dans son environnement ». Cette initiative aidera les jeunes de 18 ans et plus à fréquenter les lieux artistiques et à acheter des biens culturels. Le même dispositif pourrait être conçu autour d’un « Pass sport », donnant aux jeunes la liberté de choisir librement le cadre de leur pratique, tout en tirant les leçons des initiatives du même type déjà expérimentées dans certaines régions. C’est ainsi que notre jeunesse pourra être mieux incitée à se tourner vers le sport et à en ressentir les bienfaits, que ceux-ci concernent la prise de confiance en soi, la qualité du rapport à l’autre, et notamment le respect, ou encore le goût de l’effort et du progrès.

Donner au sport le même statut qu’à la culture et reconnaître par-là plus officiellement son importance dans la construction du bien-vivre ensemble nous semble ainsi plus importants que jamais.