Au moment où la Coupe du Monde Féminine de Football remplit les stades en France, bénéficie d'une couverture médiatique inégalée, fait battre les cœurs des hommes, des femmes, des garçons et des filles de tout âge, la FIFA WWC 2019 envoie un signal fort sur la place des femmes dans le sport.
Au sein des fédérations, des progrès ont été réalisés :
La loi-cadre du 4.8.2014 « pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes », imposant des quotas1 pour la recomposition des comités directeurs des fédérations sportives, a été un catalyseur : suite aux élections fédérales de 2016-2017, + 12,5 % des effectifs dirigeants féminins pour les fédérations olympiques et + 12 % pour les fédérations unisport non olympiques,
En 2006, seules 4 fédérations avaient élaboré́ un « plan de féminisation » ; en 2016, lorsque ce plan est devenu obligatoire, on note une hausse du taux des recrutements féminins parmi les DTN de 5 à 15 % entre 2009 et 2017.
A cette dynamique se sont ajoutés :
Le plan Héritage Paris 2024 qui a intégré une mesure encourageant les autorités concernées à « atteindre progressivement la parité au sein des instances dirigeantes des fédérations et de leurs organes territoriaux » et à « lancer un plan de féminisation des organes régionaux et départementaux du CNOSF »,
La loi olympique qui indique que les statuts du CNOSF devront comporter « des dispositions visant à assurer une représentation équilibrée des femmes et des hommes et à favoriser la parité au sein de l’ensemble de ses organes ».
En dépit de ces avancées, RLSF considère qu’il faut poursuivre cette dynamique en raison notamment des éléments suivants :
Le ministère des Sports doute sur la capacité à respecter en 2021 les quotas prévus par la loi de 2014 ; il nous semblerait judicieux, de prévoir que le non-respect de ces dispositions législatives fasse l’objet de pénalités financières ou de baisses des subventions de l’État dans le cadre des conventions d’objectifs,
Lorsqu’elles sont présentes dans les instances dirigeantes, les femmes le sont rarement à de hautes responsabilités : une seule femme est à ce jour présidente d’une fédération olympique (Isabelle Lamour, Fédération Française d’Escrime). Elles sont le plus souvent adjointes (par ex : 17 % de trésorières parmi les fédérations olympiques vs 45,5 % de trésorières adjointes, ou encore 26 % de secrétaires générales vs 66 % de secrétaires générales adjointes),
Les plans de féminisation ne sont plus obligatoires dans les conventions d’objectifs,
La conférence permanente du sport féminin, installée en 2017 par la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et la ministre des Sports, qui devait proposer « toute recommandation visant à contribuer à la structuration du sport professionnel féminin, à une meilleure médiatisation des épreuves sportives féminines et à un égal accès des femmes aux pratiques sportives, à leur gestion, à leur gouvernance et aux fonctions d’encadrement », n’a que très marginalement communiqué sur son activité à ce jour.
Aussi, RLSF recommande de réfléchir aux leviers d’action permettant :
Aux jeunes femmes de connaître toutes les disciplines sportives et métiers dans le sport qui s’offrent à tous,
Aux femmes de disposer d’une égalité d’accès aux activités sportives,
Aux sportives de bénéficier d’une meilleure visibilité médiatique et d’une égalité de traitement dans les salaires et « cash prizes »,
D’aboutir à une réelle parité hommes-femmes dans les instances sportives.
1 Pour les fédérations délivrant plus de 25 % de leurs licences à l’un des deux sexes, les statuts doivent prévoir au moins 40 % de représentants de chaque sexe d’ici 2021 et, pour les fédérations délivrant moins de 25 % de leurs licences à l’un des deux sexes, les statuts devront prévoir au moins 25 % de représentants de chaque sexe dès la fin de l’olympiade 2016.