Pour garder une nation en bonne santé, pour bâtir une nation sportive, la question des liens entre le sport et l’école est majeure. Or, contrairement à certaines idées reçues, la France est un des pays d’Europe qui consacre à la fois le plus de temps scolaire et le plus de moyens publics à la pratique du sport à l’école. L’éducation physique et sportive est le premier poste de dépenses de l’État en matière sportive (80 % de ses investissements).
Nous sommes d’avis qu’il convient de repenser les rapports entre le sport et l’école autour de trois idées majeures :
- Le sport est trop dévalorisé au regard des autres matières scolaires,
- Le rythme scolaire ne permet pas l’investissement des jeunes dans une discipline sportive,
- Les associations sportives scolaires et les éducateurs sportifs ne travaillent que trop rarement ensemble pour promouvoir leurs activités respectives. Le lien entre le sport scolaire et le sport en clubs est ténu. Aussi, nous notons un décrochage du sport chez les jeunes à partir de la 4e, notamment chez les jeunes filles.
Aussi RLSF, propose 4 mesures phares en relation avec ces 3 constats :
- Il convient de valoriser l’EPS dans les enseignements généraux dispensés à l’école et au collège, notamment en faisant découvrir l’histoire du sport et de ses héros… À cet égard, RLSF salue la Semaine olympique et paralympique dans les écoles impulsée par Paris 2024,
- Nous devons renforcer les passerelles entre le sport scolaire et la pratique du sport en clubs par une meilleure intégration, notamment avec l’USEP et l’UNSS, des associations sportives scolaires dans la vie sportive et le tissu associatif (clubs) de leur collectivité publique d’implantation,
- Il nous semble indispensable de réouvrir le débat avec les enseignants, les partenaires sociaux et les collectivités locales sur l’aménagement des rythmes scolaires. La formule des classes à horaires aménagés (fonctionnant par exemple sur des tranches de type 8 h - 13 h, 6 jours sur 7) dans les collèges mériterait à notre sens d’être développée,
- La place des éducateurs sportifs dans ce dispositif est essentielle. Il ne faut pas oublier que beaucoup d’entre eux sont bénévoles et doivent concilier cette activité indispensable au développement de la pratique avec leur propre activité professionnelle. En conséquence, le corollaire de cette réforme serait de permettre à ces bénévoles de libérer certains créneaux horaires sur leur activité professionnelle en journée.
Et quelle ambition sportive pour l’enseignement supérieur ?
Chez RLSF, nous sommes frappés par un constat : les étudiants qui souhaitent poursuivre un double projet d’excellence sportive et académique se tournent le plus souvent vers les États-Unis. Nous saluons toutefois l’Université Paris Dauphine qui, avec le parcours talents, permet à des jeunes de poursuivre ce double projet dans l’excellence. Nous souhaiterions que ce parcours soit offert par d’autres universités ou écoles.
À l’heure où s’affirme l’ambition européenne de notre pays, il nous semblerait formidable de promouvoir la constitution d’un Stanford européen ou autre équivalent, permettant à nos meilleurs sportifs de combiner leur passion sportive avec leurs études académiques. Une première étape à ce projet très « aspirationnel » pourrait être de créer un label « in corpore sano » pour toutes les écoles et universités qui intègrerait le sport, en tant que discipline sportive, mais aussi comme une matière académique sanctionnée par des épreuves et des concours.