Le billet de Simon

Écrit par : Christophe Luczak

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Coupe du monde de rugby 2023, C'EST DANS LA POCHE

Bien évidemment que la Coupe du monde de rugby 2023 est dans la poche, c’est Simon qui vous le dit. Et Simon s’intéresse à cela parce qu’il a beaucoup entendu parler de rugby depuis cet été pour différentes raisons…


Le 15 novembre 2018, la France va enfin savoir si World Rugby, la puissante fédération internationale de rugby, lui confiera l’organisation de la coupe du monde de rugby 2023. Cela pourrait faire un beau doublé « Coupe du monde de rugby 2023 » / « Jeux olympiques et paralympiques 2024 », dans la lignée de l’enchainement 2019/2020 de nos amis japonais. Simon vous précise, au cas où cela vous aurait échappé, que l’Afrique du Sud et l’Irlande sont les 2 adversaires de la France dans cette compétition insolite. L’Italie avait envisagé une candidature, mais s’est retirée, dans la continuité du retrait de Rome pour la candidature aux JOP 2024.


Essayons toutefois de comprendre le système du vote. Simon vous prévient, c’est un peu comme essayer de comprendre chaque année les règles du rugby. Complexe.


Déjà tout est question de voix, et de poids par pays ou associations régionales : 3 voix, 2 voix ou 1 voix. En rugby, le rapport poids / puissance, cela pèse toujours. Et World Rugby est experte dans le domaine. Cela donne 3 voix pour l’Angleterre, l’Italie, l’Écosse, le Pays de Galles, l’Argentine, l’Australie, la Nouvelle Zélande ; soit les pays du tournoi des 6 nations et du Four Nations. Les pays candidats ne votent pas. 2 voix pour les associations régionales de rugby : Afrique, Asie, Europe, Océanie, Amérique du Sud, Amérique du Nord plus le Japon comme pays hôte de l’évènement 2019. Et enfin 1 voix pour le Canada, les États-Unis, la Géorgie, la Roumanie. Le premier candidat qui obtient 20 voix l’emporte. En lisant cela, on comprend mieux pourquoi le président de la fédération française de rugby se retrouvait aux 4 coins du monde, de le Mongolie à la Géorgie, pour défendre la candidature #France2023.


La recommandation du Conseil d’administration de World Rugby aura lieu le 31 octobre. C’est ce que Simon appelle un classement et une orientation de vote. Le 15 novembre sera celui du vote décisif des nations et associations régionales.


Depuis le grand oral des candidats le 25 septembre dernier, c’est le grand jeu des comparaisons de dossiers. Et Simon se demande quand même ce qui séduit le plus les membres de World Rugby. Par exemple, l’Irlande met en avant la possibilité d’organiser pour la première fois cet évènement, ce n’est pas rien pour une patrie de rugby. Elle propose surtout des billets inférieurs de 30% par rapport à l’édition 2015. Beaucoup de places seront à moins de 20€. Simon a cependant repéré qu’en 2015 en Angleterre, la Coupe du monde de rugby était l’évènement sportif le plus rentable du monde, avec la billetterie la plus chère au monde. Une place moyenne en 2015, c’était 141€, soit à l’époque le prix de l’abonnement annuel au stade du Roudourou pour soutenir l’En Avant Guingamp. Et Simon sait bien qu’il ne faut jamais provoquer un rugbyman en lui parlant de football. Bilan : 358 millions d’euros de bénéfice.


Et quel est le point fort de la France dans tout ça ? Les retombées financières ! Simon comprend qu’avoir l’honneur d’organiser un évènement de cette ampleur, c’est déjà déposer un droit d’entrée minimal de 135 millions d’euros à World Rugby. La France, toujours élégante, donnera 171 millions d’euros, autant que l’Afrique du Sud, et beaucoup plus que l’Irlande avec 135 millions d’euros. En promettant de générer au total 520 millions d'euros de revenus en 2023, la France a trouvé de quoi séduire ses interlocuteurs. Ne mettons pas de côté l’expérience des grands évènements et des stades rénovés avec l’Euro 2016. L’Afrique du Sud essaye, elle, de séduire le spectateur, et parie donc sur un fort remplissage de stades, en lui promettant un séjour sur place plus long grâce à un coût de la vie inférieur aux autres pays candidats.


N’oublions cependant pas une chose : 94% du budget de World Rugby est issu de la Coupe du monde. Et World rugby sortira d’une édition 2019 au Japon qui ne remplira pas ses stades. World Rugby a donc peut-être tout intérêt à confier son organisation à un pays capable de remplir ses caisses en 2023.


En attendant, concentrons-nous sur un autre évènement, la finale de la coupe Davis à Lille. Et Simon se demande d’ailleurs si elle ne risque pas de disparaitre au profit de la Laver Cup créée cette année par Roger Federer, et opposant l’Europe au reste du monde. Si le sport n’est plus que question de profits et retombées économiques, Simon demande à lancer le débat !