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Léo Le Blé : « Dans mes études ou en course, je suis à 200 % ! »

Écrit par : Olivier Navarranne

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Médaillé d'or aux Universiades d'hiver 2017, Léo Le Blé fait partie des grands espoirs français en snowboard cross. Désormais membre du groupe Coupe du monde en équipe de France, cet étudiant en physique mécanique à Grenoble rêve des Jeux olympiques 2022.

Vous avez décroché l'or aux Universiades 2017. Qu'est-ce que cela a changé pour vous ?

Même si je me suis blessé sur l'épreuve de Coupe du monde juste après mon titre, c'est forcément un résultat qui m'a apporté beaucoup de confiance. C'était une très belle expérience, ma première aux Universiades, mais aussi lors d'un événement aussi important. C'était beaucoup de nouveautés pour moi. Je n'avais pas d'objectif précis en y allant, je n'avais aucune idée de l'ampleur de l'événement ni du niveau de la concurrence à laquelle j'allais faire face. Dès les qualifications, je me suis rapidement rendu compte que j'avais mes chances et ça m'a souri jusqu'au bout. C'est une médaille d'or qui m'a fait énormément de bien et qui m'a permis d'aborder les rendez-vous suivants et la saison actuelle en étant plus sûr de moi et de mes capacités.


« Participer à un maximum d'épreuves de Coupe du monde »


À ce propos, comment se déroule votre saison actuelle ?

Je participe notamment aux épreuves de Coupe d'Europe. Mon parcours dans ces épreuves m'a donné l'occasion d'être présent lors de la manche de Coupe du monde à Val-Thorens au mois de décembre. Il s'agissait de l'une de mes premières expériences à ce niveau-là. J'ai pu être sélectionné sur les deux épreuves suivantes, en Autriche et en Italie. J'ai donc pu vivre trois épreuves de Coupe du monde et m'habituer à leur niveau. Les parcours sont beaucoup plus exigeants, rapides et techniques sur ces épreuves. Les formats de courses sont différents, c'est donc un tout autre niveau auquel il faut s'habituer. Mes résultats sur ces épreuves ont été corrects, ce qui m'a permis d'intégrer au mois de janvier le groupe Coupe du monde de l'équipe de France.


Les Jeux olympiques font-ils partie de vos objectifs à long terme ?

Comme je faisais essentiellement partie du circuit Coupe d'Europe, c'était un peu compliqué pour 2018. Mais il est clair que, pour 2022, être présent aux Jeux olympiques est mon objectif principal. Cela passe déjà par l'intégration au groupe Coupe de monde de l'équipe de France, qui faisait partie de mes objectifs pour la saison prochaine. Pour le moment, je suis donc dans les temps. La suite, c'est continuer à participer à un maximum d'épreuves de Coupe du monde et me faire une place dans le top 30, voire mieux.


« La carrière sportive est prédominante »


Vous êtes toujours étudiant. Comment vivez-vous ce mélange entre sport et études ?

En effet, je poursuis mes études à Grenoble en physique mécanique. Je fais partie du dispositif Inter'Val mis en place par l'Université Grenoble Alpes et qui est destiné aux étudiants qui pratiquent un sport d'hiver. Nous sommes peu nombreux dans ma filière et nous arrivons à nous regrouper au printemps. L'automne, je suis seul en cours. Cela me permet de planifier les cours comme je le souhaite et d'adapter mes études à mon planning sportif. Le dispositif Inter'Val me permet de bénéficier de cours particuliers avec un enseignant. Il faut que je fasse l'équivalent de 60 à 80 heures en l'espace de 20 heures, c'est assez intense et c'est beaucoup de travail personnel. J'ai étalé mon cursus, ce qui me permet de réaliser une année scolaire en deux ans. Pour le moment, ça se passe bien, puisque je tourne autour de 15 de moyenne.


Qu'est-ce qui vous pousse à poursuivre vos études ?

J'avais envie de garder un pied dans les études, ça me paraît essentiel. Même avec une carrière sportive qui fonctionne, il y a une après-carrière à gérer. Même si je n'avance pas vite, il est important que j'avance un minimum dans mes études. Pour le moment, la carrière sportive est prédominante, mais je garde en permanence un œil sur mes études.


« De l'adrénaline pure, c'est le genre de sensation que je recherche »


Vivre de votre discipline est-il impossible aujourd'hui ?

C'est très difficile en tout cas. À mon niveau, en Coupe d'Europe, la discipline n'est absolument pas médiatique. Même en Coupe du monde, le snowboard cross a plutôt du mal à faire parler de lui. Ma dimension médiatique est peu importante et me vendre à des entreprises est donc complexe. Chaque année, je monte un dossier avec des photos, mes objectifs, ce que je peux apporter aux entreprises... Pour le moment, ça reste à petite échelle et c'est loin de couvrir tout mon budget.


Qu'est-ce qui vous a séduit dans le snowboard cross ?

Quand j'étais plus jeune, le club du Grand-Bornand était très axé sur le géant. Au fil des années, je me suis spécialisé dans le snowboard cross, car je trouve que c'est un mélange parfait entre la vitesse et le freestyle. J'adore le fait d'être quatre sur la même piste, de frotter, de batailler. C'est de l'adrénaline pure, c'est le genre de sensation que je recherche quand je suis en course. La pratique de ma discipline, mais aussi du sport en général, me permet de m'épanouir. J'ai trouvé un mode de fonctionnement, une certaine rigueur à l'entraînement que je mets en place en course. Que ce soit dans mes études ou en course, je suis à 200 % !