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INDIGO, des parkings à la mobilité active en vélo

Écrit par : Leslie Mucret

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L’entreprise INDIGO s’adapte à l’évolution de la société en proposant des solutions de mobilité. Des vélos sur les trottoirs, localisables grâce à une application, tel est le système déployé par la société depuis maintenant un an dans sept villes de France. Encourager la pratique du deux-roues, c’est aussi favoriser la bonne santé de ses utilisateurs…

En se promenant dans plusieurs grandes villes de France, on peut apercevoir des vélos aux roues violettes, mis en service par INDIGO® weel. Quand on évoque cette entreprise française, on pense en premier lieu aux parkings et aux places de stationnement. « Nous cherchons à développer toutes les formes de mobilités existantes », indique Jean Gadrat, directeur général adjoint d’INDIGO® weel. « Nous sentons que le marché de la mobilité change, et nous voulons apporter d’autres options ». Éviter les embouteillages, moins prendre les transports en commun, réduire la pollution… Autant de problématiques auxquelles il faut répondre. Le vélo est arrivé dans la réflexion, et sa diffusion en location en libre-service s’est imposée comme une solution.



Grâce à une association avec l’entreprise française Smoove, qui conçoit et distribue des produits de vélocation, INDIGO® weel a inauguré son dispositif à Metz il y a plus d’un an, le 18 décembre 2017. Six autres villes de plus de 100 000 habitants ont suivi : Lyon, Toulouse, Bordeaux, Angers, Tours et Grenoble. Ces communes possédaient déjà des systèmes de location de vélo, mais INDIGO® weel apporte une nouveauté : « le free floating ». « Les vélos ne sont pas reliés à des stations ou à des bornes », souligne Jean Gadrat. Alors, comment les utilisateurs peuvent-ils les emprunter ? « Les vélos sont garés sur la voirie à l’endroit où les derniers utilisateurs les ont laissés. Ils sont géolocalisables sur une carte grâce à l’application INDIGO® weel. Le cadenas à l’arrière se déverrouille numériquement grâce à un QR code obtenu une fois le profil rempli sur l’application ». Le paiement (0,50 € la demi-heure, 5 € la journée et 59 € pour un abonnement) se finalise ensuite.



Une montée en puissance


Un profil d’utilisateur se dégage : les personnes qui louent le plus ces vélos sont âgées de moins de 30 ans. En général, ces deux-roues sont utilisés sur des trajets courts de 2 à 3 km, pour une durée de 14 minutes à pédaler en moyenne. « 5 000 à 6 000 vélos tournent à présent sur les sept villes », relève Jean Gadrat. INDIGO® weel va passer le million de locations après un an de mise en service. Metz a été la première ville à voir rouler ces vélos sur ses chaussées. « Mon fils vivait à Munich, raconte Guy Cambianica, adjoint au maire en charge des mobilités. Lorsque j’allais le voir, je voyais des vélos garés comme ça sur les trottoirs, sans être attachés à une station et que l’on pouvait réserver sur place. J’avais envie de voir ce système à Metz. Nous étions déjà en relation avec INDIGO pour le stationnement sur la voirie. Ils ont pensé à nous le jour où ils ont voulu développer leur système de « free floating » ». Dans un premier temps, une flotte de 150 vélos a été introduite dans la commune messine, où le réseau cyclable est en fort développement depuis 2008. « On voulait voir comment ça se passe d’abord, indique l’élu. Très vite, les gens ont adhéré. INDIGO® weel est monté en puissance en déployant maintenant 650 vélos. L’été dernier, ces deux-roues sont montés à quatre changements de personne et par jour ».



Les vélos à roues violettes sont arrivés dans les rues de Grenoble il y a environ 6 mois. « Nous n’avions pas d’attentes particulières, car nous avions déjà le système Métrovélo, confie Jacques Wiart, conseiller municipal délégué aux déplacements et à la logistique urbaine à la métropole. L’entreprise nous a sollicités pour s’implanter. Nous avons fait un appel public à la concurrence afin de voir si d’autres opérateurs nationaux étaient intéressés, mais personne ne s’est manifesté. Alors, INDIGO® weel a pu installer ses vélos ». L’entreprise française a également frappé à la porte de Bordeaux Métropole. « Plusieurs sociétés de vélos en libre-service ont voulu s’implanter dans la Métropole, raconte Nicolas Fontaine, directeur général des mobilités à Bordeaux Métropole. Nous avons demandé à ces sociétés d’expliquer leur projet. Au final, seul INDIGO® weel est resté ».



L’important argument de la santé


Les sept métropoles qui ont admis les vélos aux roues violettes dans leurs rues ont ce point commun : elles croient aux vertus de la pratique régulière du cyclisme. « C’est important pour nous ! » réagit Nicolas Fontaine. En effet, 17 % des Bordelais utilisent le vélo comme moyen principal de locomotion. Forte de ce chiffre et de son bon réseau cyclable, la Métropole a adopté pour la période 2017-2020 son deuxième plan vélo, dans lequel la santé est un facteur important. « On sait que les bénéfices de la pratique cycliste sont deux fois plus élevés par rapport aux risques d’accident », estime le directeur des mobilités. « La santé est un argument dans la communication que nous mettons en place pour promouvoir les vélos, et pas uniquement ceux d’INDIGO® weel, ajoute Jacques Wiart. Nous croyons aux bienfaits de la pratique cycliste au quotidien ». « Il y a un parallèle à faire entre mobilité et sport, ces deux aspects ne sont pas opposés », estime Jean Gadrat. « Depuis que nous avons disposé des vélos sur les trottoirs, des gens qui n’en faisaient pas avant les ont pris pour aller au travail », relève l’adjoint au maire de Metz. Et les deux-roues d’INDIGO® weel ne sont pas uniquement utilisés pour le trajet pendulaire. « La consommation est plus élevée le dimanche que dans la semaine », constate le directeur général. « Il y a aussi des personnes âgées qui faisaient du vélo étant plus jeunes et qui s’y sont remises », ajoute Guy Cambianica.


Une diversité dans les moyens de transport


« Dans une phase de consolidation »


« Nous avons eu de bons retours d’expérience », indique Jean Gadrat. « On nous dit que c’est bien parce que ça évite de prendre le bus et que ça permet de réduire la distance d’un parcours. Les gens essayent, s’habituent à leur nouveau parcours et ont envie d’y adhérer ». « Certains publics trouvent le système intéressant, mais ils ont parfois des difficultés pour trouver des vélos à proximité », indique pour sa part Jean Wiart. « Le système ne fonctionne pas à plein régime sur Grenoble, mais j’ai prévu de faire un point avec INDIGO® weel pour avoir leur propre analyse ». Des incivilités ont souvent été déplorées. Si le stationnement sauvage n’a pas été constaté à Metz, « une moitié de la flotte a été volée ou dégradée, mais INDIGO jouait le jeu en réintégrant les vélos », précise Guy Cambianica. À Bordeaux, cela a été plus compliqué. Composée au départ de 2 000 vélos répartis sur le centre-ville et dans des communes environnantes, la flotte a été réduite d’un tiers à cause des problèmes de vandalisme qui ont commencé à survenir en mai dernier. « Nous n’avons pas retrouvé le niveau de pratique des premiers mois », regrette Nicolas Fontaine, indiquant que la Métropole réfléchit à un moyen d’encadrer le dispositif grâce à la loi d’orientation des mobilités. « Aujourd’hui, nous sommes dans la démarche de repenser l’exploitation », explique Jean Gadrat. « Nous sommes dans une phase de consolidation avant d’aller chercher d’autres villes ». Cependant, les discussions sont avancées pour introduire ces deux-roues en libre-service à Nice et à Strasbourg. INDIGO® weel entend d’ailleurs poursuivre cette opération vélos en « free floating », avec l’arrivée des versions électriques au cours du premier trimestre 2019.