Le MMArena, c’est d’abord l’histoire d’un crash industriel autant que sportif. Le 18 août 2008 lorsque la première pierre de l’édifice est posée, le club local s’appelle encore le MUC 72 et vient de passer trois saisons réussies en Ligue 1, dont la dernière avec un ambitieux entraîneur sur le banc nommé Rudi Garcia. Les héros manceaux s’appellent alors Gervinho, Romaric, Sessegnon, De Melo ou Matsui. L’heure est à l’optimisme et les dirigeants anticipent les succès futurs en remplaçant le champêtre stade Léon-Bollé, limité avec ses 12 500 places assises, par une nouvelle enceinte moderne, d’une capacité de 25 000 spectateurs. Un partenariat public-privé est trouvé avec le groupe Vinci, via la création d’une filiale nommée Le Mans Stadium qui se voit attribuer la concession pour les 35 premières années. Le budget de 104 millions d’euros est conclu et le match inaugural réunit 24 375 personnes le 29 janvier 2011. C’est à ce jour encore la plus grosse affluence du stade et l’une des rares fois où il a fait le plein, avec le match amical des Bleus disputé face à l’Estonie en juin 2012.
Un manque d’humilité
Car, dès l’issue de la saison 2009/2010, le MUC 72 - renommé à ce moment-là Le Mans FC - descend en Ligue 2. Pire, trois saisons plus tard, il est contraint à la liquidation judiciaire, plombé par 14 millions de dettes accumulées. Puis à une relégation administrative en DH, 6e échelon du football français. « L’ambiance était pesante. Ce club qui avait réussi à fédérer était devenu la honte de la ville », se remémorait il y a quelques mois Anthony Brégent, co-président du Virage Sud Le Mans, principal groupe de supporters. « Un nouveau stade de 25 000 places qui ne servait plus à rien. L’impression d’avoir perdu cette identité et cette humilité qui nous avaient fait connaître. Les Sarthois sont humbles et se sont sentis trahis car notre club s’est montré trop prétentieux. Les partenaires étaient tous partis et il ne restait que des cendres. »
6 340 spectateurs sur la phase aller en N1
Heureusement, la lumière a commencé à revenir avec plusieurs montées réussies, dont deux consécutivement ces dernières saisons pour disputer actuellement le National 1, aux portes de la Ligue 2 et du monde professionnel. Si Le Mans FC a un temps délaissé le MMArena, devenu bien trop grand, il y a fait son retour dès 2016 sous l’impulsion de son nouveau président Thierry Gomez. Et, petit à petit, les spectateurs commencent à revenir : ils étaient 6 340 en moyenne à assister aux matchs à domicile lors de la phase aller, une affluence déjà digne de l’étage au-dessus et bien plus importante que celle espérée en début de saison (de l’ordre de 3 000 à 4 000). Trois des quatre tribunes sont désormais ouvertes et cette MMArena, dont le nom est issu de son partenariat avec les assurances MMA et du premier naming de l’histoire du football français, espère désormais ne plus être le vilain petit canard des grands stades français.