Comment avez-vous vécu ce titre de championne de France universitaire ?
C'était une belle compétition et une belle victoire. Ce titre m'a fait d'autant plus plaisir que je n'avais pas prévu de participer à cet événement. Je me suis décidée un peu au dernier moment, grâce à mon université qui m'a proposé de participer. À partir du moment où je me suis décidée à y aller, je visais le titre.
Ce titre vous a-t-il donné le goût des compétitions universitaires ?
En effet, c'est le genre d'événement où il y a une très belle ambiance et surtout un peu moins de stress que lors des compétitions fédérales. Et puis, on est là avec les collègues de sa faculté, ça aide aussi à se détendre, à profiter un peu plus de l'événement. Ces championnats de France m'ont même donné envie de participer aux prochains championnats du monde universitaires. Ils se dérouleront en septembre prochain au Brésil ; j'espère que je serai en mesure d'y être et de me montrer performante.
« Monter sur le podium, c'était une émotion incroyable »
Personnellement, que vous apporte la pratique de la lutte ?
Beaucoup de choses ! C'est un sport que j'ai commencé lorsque j'étais petite, j'avais huit ans. Mon frère faisait déjà de la lutte. Je n'ai grandi qu'avec des garçons, pour moi c'était donc un moyen de me défendre (rires) et de m'imposer. Je m'entraînais au club, et progressivement les entraîneurs m'ont poussée à participer à des compétitions. Une fois qu'on est lancé... on ne s'arrête plus !
Qu'est-ce qui vous a le plus marquée depuis le début de votre carrière ?
Ma participation aux championnats du monde à Paris : c'était un grand moment. Mais aussi, et surtout, ma médaille de bronze lors des championnats d'Europe juniors il y a trois ans. Monter sur le podium, c'était une émotion incroyable, surtout sur un événement relevé et prestigieux comme celui-là.
La réussite est-elle identique dans vos études ?
Actuellement, je prépare un diplôme universitaire en « Management d'une Carrière de Sportif Professionnel » à l'Université de Strasbourg. Mais je suis présente sur Metz et bénéficie du soutien et de l'aide de la Moselle Sport Académie. C'est un dispositif qui me permet de bénéficier de cours aménagés et de cours par correspondance. Une fois par mois, un professeur est présent en face de nous afin de nous aider lorsque nous rencontrons des difficultés. C'est ce dispositif qui me permet de bien allier les deux, ma carrière sportive et mes études.
« Je pense déjà aux JO de 2024 à Paris »
Conserver cette voie des études était-il indispensable à vos yeux ?
C'est sûr ! Pour moi, il était important de continuer mes études, car après la lutte il n'y a plus rien. Même en ce moment, durant ma carrière, je ne pourrais pas pratiquer mon sport dans les meilleures conditions tout en travaillant à côté. La lutte est un sport olympique, mais qui reste peu médiatisé et relativement peu connu du grand public. On sait très bien qu'on ne peut pas vivre de notre sport.
Quel est l'objectif majeur que vous vous êtes fixé ? Les Jeux olympiques peut-être ?
Exactement, les Jeux olympiques... mais pas dans deux ans, plutôt dans six ans ! Je pense déjà aux JO de 2024 à Paris. Mais, d'ici là, il faut que je continue de progresser physiquement, et aussi au niveau de la vitesse et de l'explosivité. Il faut également que je franchisse un cap au niveau mental : je perds encore trop de matches à cause de cela.