On dit souvent que l’amour d’un sport se transmet de génération en génération. Dans la famille Popov, c’est le père qui a initié et guidé ses trois fils vers la passion du badminton. Champion de la discipline en Bulgarie, Toma arrive en France il y a une quinzaine d’années avec sa femme et son premier enfant, Toma Junior. Depuis, l’aîné de la fratrie a parcouru énormément de chemin pour être aujourd’hui l’un des plus grands espoirs mondiaux de la discipline. « Comme ma mère travaillait, j’étais souvent à côté de mon père quand il s’entraînait. J’étais dans les gymnases, sur les terrains. Très tôt, j'ai vu les volants, la raquette et j’y ai pris goût », explique Toma Junior, pour qui l’arrivée en France, à 6 ans, n’a pas été de tout repos. « Au début, c’était quand même un chamboulement. C’est comme si on m’avait tout enlevé, que j’avais dû tout reprendre à zéro. Il a fallu que je découvre une nouvelle langue, une culture ». Grâce à ses parents, qui ont toujours énormément compté dans la construction humaine et sportive de leurs trois enfants, Toma Junior a pu grandir au fil des années pour être aujourd'hui l'un des tout meilleurs joueurs français.
De nombreux sacrifices…
Triple champion d’Europe Espoirs en 2017, le plus âgé des trois frères fait même partie, à seulement 19 ans, des 150 meilleurs joueurs au monde. Une progression particulièrement rapide et précoce, essentielle dans ce moment charnière du passage dans la cour des grands. « Maintenant que je suis en seniors, les victoires se font de plus en plus rares. C’est un nouveau monde, il faut s’imposer chez les grandes stars du badminton. Avant, je pouvais me sentir supérieur aux autres, là, ce n’est plus le cas. Je suis dans une position de challenger, d’outsider. Il me manque encore quelques titres pour leur montrer que je suis là et que je peux les battre ». Cette soif de vaincre et de marquer son sport, Toma Junior a su la construire tout au long de son parcours. Un parcours pourtant jonché d’obstacles et de sacrifices, qui n’ont jamais découragé ce supporter de l’Olympique de Marseille. « C’est la vie que j’ai choisi de vivre ; je ne pense pas que cela convienne à tout le monde. Mais j’essaye justement de sortir, de garder un lien social très fort. C’est ce qui nous permet de tenir et de rester dans le droit chemin. C’est un aspect très important dans la performance ».
Une concurrence saine…
Et, si Toma Junior marche sur les traces de son père, ses deux frères, Christo et Boris, ne sont également pas en reste. Le premier nommé, à seulement 15 ans, peut déjà s'appuyer sur un palmarès impressionnant. Huitième joueur mondial chez les juniors, le licencié à Fos accumule les grandes performances ces derniers mois. De quoi créer une certaine concurrence entre les deux aînés de la famille Popov ? « Avec mon frère, nous sommes tous les deux compétiteurs. Nous sommes toujours là à nous titiller, quand l’un d’entre nous perd contre l’autre. Que ce soit au badminton ou à FIFA, c’est la guerre et personne ne lâche », s’amuse Toma Junior, rejoint par son petit frère Christo. « Il y a de la concurrence entre nous, tous les jours, chaque minute. C’est justement cette concurrence qui nous tire vers le haut, même avec notre petit frère ! C’est l’une de nos grandes forces, car on a la rage, l’envie de gagner ». Une dimension également partagée par le petit dernier, Boris, âgé de seulement 8 ans. « Il est vraiment hargneux et il sait ce qu’il veut. Sa grande force, c’est le mental », raconte avec beaucoup de fierté Toma Junior.
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Les JO, objectif principal de Toma Junior…
Désormais, le plus dur reste à faire pour les trois frères de la dynastie Popov. Si Christo, et surtout Boris, ont encore quelques années devant eux avant d’entrer dans le grand bain du badminton mondial chez les seniors, Toma Junior a disputé ses premiers Championnats d’Europe au printemps dernier. Engagé pour « découvrir et apprendre », le jeune joueur de 19 ans a déjà Tokyo 2020 dans un coin de la tête. « Les Jeux, c’est un rêve. C’est la compétition qui réunit à chaque fois l’élite de la discipline. Rien que d’y participer, c’est quelque chose d’exceptionnel pour l’athlète et son entourage. C’est le Graal », raconte Toma Junior, sans oublier Paris 2024, pour qui il fonde d’immenses espoirs. « Jouer chez moi, en France, devant notre public, ça ne peut que nous booster pour aller chercher des médailles. Ce sera l’objectif majeur de ma carrière ». En 2024, le très prometteur joueur de badminton aura 26 ans et vivra ses meilleures années de sportif de haut-niveau. Et, là encore, lorsqu'on évoque une éventuelle finale olympique entre les deux aînés de la fratrie, la concurrence est bien présente. « Face à Christo, c’est moi qui gagnerai ! » s’amuse Toma Junior, avec le même regard complice et fraternel vers un petit frère qu’il protège et accompagne dans sa progression. Avant d’aborder 2018 avec des rêves de victoires plein les yeux, les trois frères ont pu se ressourcer pendant les fêtes en amont d’une saison longue et difficile. Une saison qu’ils vont vivre en famille et avec cette même passion du badminton. Un pour tous, tous pour un…