« Quand j’étais petite, j’aimais beaucoup Star Wars. J’ai commencé l’escrime à 7 ans, je pensais que ça allait ressembler au film. Même si ce n’était pas vraiment ce que j’attendais, j’ai très vite accroché et j’ai continué ». Les origines d’une passion tiennent parfois à peu de choses. À 20 ans, Camille Nabeth est aujourd’hui l’un des plus grands espoirs de l’escrime française. Une trajectoire insolite et sûrement unique, légitimée au fil des années par un très grand talent. « J’ai commencé assez vite les compétitions, mais au niveau départemental ou régional. C’est lors de mon premier Championnat de France, à 14 ou 15 ans, qu’il y a eu un tournant, puisque j’ai décroché la deuxième place ». Une médaille d’argent, symbole du talent et de l’étoffe déjà impressionnante de la jeune lyonnaise, dont le sens des priorités peut surprendre…
Les études, une priorité chez Camille Nabeth…
Car, si Camille Nabeth brille aujourd’hui sur les pistes d’escrime, la construction de sa vie professionnelle et l'élaboration de sa vie privée sont autant d’éléments essentiels à son équilibre. Quand d’autres sportifs de son âge misent tout sur leur carrière sportive, parfois au détriment de leur scolarité, l’escrimeuse de 20 ans voit les choses de manière tout à fait différente. Si elle souhaite « travailler au sein d’une ONG ou dans l’humanitaire » dans les prochaines années, la récente médaillée d’or aux Championnats du Monde Junior par équipe a parfaitement compris qu’elle devrait jouer sur les deux tableaux pendant un certain temps. « Je suis rentrée à l’INSEP cette année, tout en continuant mes études à l’EM Lyon qui a un Campus à Paris. Peut-être que je pourrai enchaîner avec un Master à Sciences Po, je verrai ce qui est possible », explique la jeune sportive, dont les journées sont forcément très remplies avec cette double casquette d’étudiante et de sportive de haut niveau. « J’ai eu quelques difficultés à trouver le rythme, surtout en début d’année. Mais mon école est très compréhensive, elle me suit et me soutient ».
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Les Jeux olympiques en ligne de mire…
Un chemin qu’elle sait difficile et qui devra la conduire dans les prochaines années vers le Graal de l’athlète : les Jeux olympiques. « Quand on s’investit autant et avec tant de force, l’objectif ce sont évidemment les JO. Mais il faut également avoir en tête que c’est très difficile d’y arriver ; peu d’athlètes ont la chance d’y participer. Et, même si je n’y arrive pas, je ne considérerai pas que j’ai raté ma carrière. Ce serait un aboutissement, certes, mais cela ne me hante pas. Je profite déjà de ce que je vis ». Un recul qui caractérise parfaitement l’escrimeuse de 20 ans, déjà pleinement concentrée sur la prochaine olympiade. « On a toujours tendance à oublier que la première échéance c’est 2020. Je vais déjà essayer de me qualifier pour Tokyo, ce serait une superbe opportunité pour emmagasiner de l’expérience ». Une expérience qui devra la conduire ensuite vers la plus grande échéance de sa carrière : Paris 2024. « C’est une chance d’être dans cette génération, il faut en profiter ». En 2024, Camille Nabeth aura 26 ans et devrait être au sommet de son art. Comme Laura Flessel en 1996, la jeune lyonnaise tentera alors d’écrire une nouvelle grande page de l’escrime française, et ainsi de tutoyer les étoiles de l’olympisme. Un sacré destin pour une fan de Star Wars…