3è mi-temps

Le billet de Simon

Écrit par : Christophe Luczak

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Riner, Neymar, le PSG et le Fair Play Financier

Simon vous explique le Fair Play Financier, le FPF.

On en parle partout, tout le monde donne son un avis dessus, mais personne ne sait ce que c'est, ni si cela sert à quelque chose. Déjà, comprenez bien que Simon est très content. En un été, il a plus de choses à raconter sur les transferts que lors des 33 dernières années. En 2001, le Real Madrid achète Zinedine Zidane à peu près 75 millions d’euros. Simon dit bien "à peu près" : oui, on n'est plus au million près, quand on frise ces sommets ! Notons qu’à l’époque le budget du Real était de 200 millions d’euros environ. Simon se souvient aussi de Diego Maradona en 1984. Naples arrache « El pibe de oro » à Barcelone pour 10 millions d’euros. On en rigole aujourd’hui.


Mais, en 2017, Simon remarque aussi que Paris a légèrement irrité ses adversaires. Des poids lourds du football européen crient au scandale et accusent le PSG de déréguler le marché des transferts. On y retrouve des clubs historiques, comme le FC Barcelone, le Real Madrid, le Bayern Munich, la Juventus Turin, l’Olympique Lyonnais. Lyon ? Oui, son président Jean-Michel Aulas se disait peut-être que c’était intéressant de faire parler de lui. Il a quand même envoyé un peu plus tard un courrier à Nasser El Khelaïfi, pour bien lui expliquer qu’il ne lui en voulait pas plus que ça. Simon résume, mais c’est à peu près exact.


Il faut reconnaître que c'est à n'y rien comprendre pour Nasser El Khelaïfi, le président du PSG. Il fait plaisir à tout le monde en signant Neymar pour 222 millions d’euros, et Kylian MBappé pour 180. Enfin, pour ce dernier, on parle officiellement d’un prêt avec option d'achat obligatoire. Là, ça se complique, parce qu'un prêt avec option d'achat obligatoire ça ressemble pour Simon à un achat. Ou alors Simon doit revoir la sémantique. Bref, passons, car Kylian est de toute façon arrivé à Paris cet été ! Et, surtout, Nasser se dit que ces mêmes clubs ont déjà bien dérégulé le marché auparavant.


C'est là que le FPF arrive. Tout le monde en parle, mais personne ne le connaît. Pourtant, c’est très simple : un club ne doit pas dépenser plus d’argent qu’il n’en gagne ; c’est le principe même du respect de l’équilibre financier. Le FPF interdit aussi tout retard de paiement. La puissante UEFA cherche donc à empêcher la faillite des clubs, et à enrayer la bulle spéculative du marché des transferts. Jusque-là, ça va.

Après, Simon peut vous parler de la règle, et de l’exception à la règle. Un club peut ainsi engendrer de la dette jusqu’à un certain seuil, en l’occurrence 30 millions d’euros pour la saison 2016-2017, lissée sur plusieurs années. Pour Neymar, soyons clairs. Cela donne le montant de son transfert divisé par les 5 années de son contrat, soit 44,4 millions d’euros par an, plus 30 millions d’euros de salaire par an, soit 74,4 millions d’euros. Vous suivez ? Paris doit donc augmenter ses recettes à ce niveau chaque année ! Simon comprend bien qu’entre le transfert de Zidane, qui à l’époque était d’ordre continental, et celui de Neymar, qui est d’ordre mondial, l’époque a bien changé.


Le pari économique du PSG, afin de ne pas s’exposer à une sanction de l’UEFA, est donc de miser sur une hausse régulière de ses revenus. Comment ? En réévaluant ses contrats partenaires, en développant le merchandising du club (boutique, maillots…), en pariant sur une augmentation des droits TV (149 télés présentes pour le premier match de Neymar à Guingamp), en développant les tournées sponsorisées du club en Amérique ou en Asie l’été, et en vendant des joueurs. Sur ce point, vu le montant des achats, l’effectif va devoir être bien dégraissé, avec le risque d’affaiblir l’équipe et de contrebalancer les autres rentrées d’argent. N’oublions pas également de signaler que Neymar, c’est 60 millions de followers sur Facebook, 81 sur Instagram, 32 sur Twitter. Les comptes certifiés du PSG sont à 30, 9 et 6… En 2017, au plan économique, cela pèse beaucoup.


Ah ! oui, Simon a omis de vous dire que, depuis septembre, un autre transfert est venu révolutionner le sport : Teddy Riner a été transféré de Levallois au PSG Judo ! Et, en judo, Riner c'est Neymar, avec quelques centimètres et kilos en plus. Nasser El Khelaïfi a tout de suite été rassuré, quand il a questionné ses conseillers : qu’en est-il du fair-play financier en judo ? Ne t’inquiète pas, Nasser, ne t’inquiète pas…